Hourdin,
Le chef de troupe

La « république utopique »

« Comment réinventer la communauté du théâtre dans le temps du spectacle, grâce à une république des acteurs dont l’énergie doit contaminer le public ? » 

En se présentant en tant que chef de troupe, « accapareur et digéreur d’idées » plutôt que metteur en scène, entouré de comédiens impliqués au sein d’un collectif de réalisation.

D’ailleurs, « le travail se mène dans le style d’un atelier permanent ; tout se crée autour de la pièce, dans la préparation, décor, costumes, danses, chants, tout avance d’un coup, amené par une technique particulière » révèle Irène Brossard dans L’Impartial.

« Etre payé dix-huit heures par jour pour inventer, pour imaginer, pour réfléchir sur le malheur humain et pour essayer de le bannir, ça me semble constituer un privilège insensé.
Donc qu’on essaie au moins, dans l’espèce de bulle qu’est la salle de répétition, d’inventer ce qui devrait exister à l’extérieur, à savoir une solidarité, une fraternité. »

Jean-Louis Hourdin


 

Souvent en groupe dans un coin de la scène vide entièrement repeinte en blanc, entourés des musiciens, les acteurs évoquent le chœur antique, d’où s’extirpent tour à tour les personnages pour relancer l’action.

« Même si Casimir et Caroline ressemblent à des premiers rôles, les autres personnages, y compris les chanteurs et musiciens, sont traités avec autant d’estime et d’attention. Les faire-valoir disparaissent au profit des comparses. Les profiteurs et les prostituées, les phénomènes de foire et les voleurs, les amoureux et les badauds, ils ont tous leur partition à tenir et chacun est prié de ne pas faire de l’ombre à son voisin », résume Hervé Gauville dans les colonnes de Libération.

 

« Toute la réussite de Jean-Louis Hourdin est là : dans cette apothéose du jeu tendue par un éperdu désir de fraternité véritable »

Michel Audétat

« Je vous embrasse effroyablement »

7 avril 1990 – Fête de la dernière

« Il faut toujours croire à l’utopie parce que si on n’y croyait plus, comme de toute manière elle s’éloigne tout le temps, ça serait encore pire que ça ne l’est à présent, et comme c’est déjà pas mal pire, si c’était pire que pire il n’y aurait plus qu’à se tirer une balle dans la tête ou à se jeter dans l’Arve ou le Rhône ! »

Jean-Louis Hourdin