La Charrette
de pommes
William Jacques
George Bernard Shaw
Grande première pour l’ouverture de saison : jouée en deux langues, la comédie de Shaw a permis de se livrer à une stimulante confrontation. Tandis que William Jacques s’emparait de la mise en scène de la traduction française avec la troupe de la Comédie, Ellen Pollock assurait celle de The Apple Cart avec les étudiants de la Royal Academy of Dramatic Art de Londres.
Etude comparative
« Plus de couleur, d’éclat et de comique dans celle de William Jacques, mais aussi un jeu plus relâché et glissant parfois, surtout lors de la première séance du cabinet, à un rien de vulgarité. »
Eugène Fabre
« Rigueur au contraire de la part de Mme Ellen Pollock, mises en place expressives, et tout pris dans un ton d’ironie. »
Eugène Fabre
Conçus par le décorateur londonien Douglas Heap, les décors en trompe-l’oeil sont exécutés à Genève par Alexandre Matthey. Qualifiés de frais, séduisants, fort plaisants, ils ont remporté tous les suffrages.
En revanche, souligne Le Journal Français,
« une erreur m’a semblé regrettable dans ce spectacle anglais : les costumes, dont on a cru devoir affubler les acteurs. Signés par M. Hebert Siddon, ils avaient exactement l’aspect de survêtements pour athlètes des Jeux olympiques ! C’en était même ridicule. Je veux bien que The Apple Cart se passe dans le futur, mais de là à imaginer que nos descendants seront fagotés de la sorte, cela me semble aller un peu loin… », commente-t-il agacé.
« Tout le monde est d’ailleurs là en costume martien, sauf le ministre socialiste qui est anachroniquement en complet-veston affreux. Shaw aurait été ravi. »
La Suisse
Une distribution enjouée… mais trop jeune
« M. Pierre Lotié, qui a déjà paru sur la scène de la Comédie, jamais on ne l’y vit si heureux (…). Mesure, finesse, légers clins d’œil et brefs sourires, il s’est montré singulièrement digne de toutes les complaisances dont l’auteur avait comblé son rôle. »
« Mlle Hélène Dalmet a communiqué vigueur et enthousiasme à son rôle généreux de politique amie du vrai et de l’honnête. »
« M. Gérard Carrat n’a rien laissé perdre des drôleries de l’ambassadeur américain. »
« Elégance tapageuse, fantaisie, jeu sophistiqué et jusqu’à un accent sur la fin de ses phrases, Mlle Isabelle Villars a accordé tout cela avec la plus adroite autorité et, favorite hors série, diverti au plus haut point les spectateurs. »
Distribution
1960, LA CHARRETTE DE POMMES
De George Bernard Shaw Mise en scène : William Jacques |
Distribution : Le roi Magnus : Pierre Lioté Proteus : André Faure Boanerges : Adrien Nicati Pamphilius : Georges Dimeray Nicobar : Jean-Charles Malan Crassus : Serge Nicoloff Pline : Richard Vachoux Balbus : Robert Schmid Sempronius : André Neury Van Hattan : Gérard Carrat Orinthia : Isabelle Villars La reine : Claude Abran Lysistrata : Hélène Dalmet Amanda : Floriane Silvestre La princesse royale : Janine Christofe |