On ne paie pas,
on ne paie pas!

Création française
2013
Mise en scène :
Joan Mompart
Texte :
Dario Fo

Ambiance survoltée pour cette farce engagée, férocement drôle et populaire, dénonçant l’engrenage du chômage, de la faim, de l’expulsion : « On est loin de Germinal, rassure Joan Mompart. C’est du tragi-comique, drôle, brillant, servi par une distribution formidable. On a affaire à du théâtre politique, un côté terrien allié à une fantaisie folle » que le Prix Nobel de littérature paiera cher puisqu’il « est l’un des rares dramaturges chez qui le rire a été jugé dangereux par les pouvoirs » rappelle le Courrier. Jubilatoire.

Ca swingue chez Dario Fo !

« Querelle de couple, lutte des classes ; explosion domestique, pulsion révolutionnaire : tout fume chez Dario Fo », résume Alexandre Demidoff.

A l’origine : un simple vol dans un supermarché de quartier… Et de fausses grossesses en cadavre dans le placard, une cascade de mensonges jaillit : « les répliques fusent, les corps virevoltent, les portes et les fenêtres claquent. Dans un traitement quasi granguignolesque, à l’image de la société bouffonne et tragique dans laquelle nous vivons, la troupe réunie par Joan Mompart rend un hommage loufoque et enlevé au maître Dario Fo » salue Catherine Robert.

« L’exact contraire du théâtre dans un fauteuil. On pourrait virer les sièges, les gens ne partiraient pas » 

Thierry Mertenat

« Au moment des saluts, les aisselles sont chaudes et les fronts en sueur. Au 5e rang du parterre, ce soir-là, (…) Omar Porras validant debout la performance des acteurs et de leur metteur en scène. Oui, debout. Le plaisir, ici, donne des fourmis au pied. »

Thierry Mertenat

« Courez ! Allez-y en famille ! Emmenez vos amis ! Retrouvez-vous en bande ! Tout
le monde s'amuse en découvrant ou en retrouvant cette comédie de Dario Fo, l'une de ses oeuvres les plus efficaces. »

Armelle Heliot

Julie emballait déjà

L’enthousiasme d’Armelle Heliot du Figaro entre en résonance avec l’exaltation fébrile que provoqua la Mademoiselle Julie de Matthias Langhoff en 1988. Brigitte Kehrer apostrophait ainsi ses lecteurs de La Tribune le 16 novembre : 

« Lâchez tout, tout de suite, et commandez-vous une rangée à la Comédie pour y amener vos amis, la famille et les voisins, voir de toute urgence une des plus belles pièces de théâtre jamais vues. » 

« C’est une pièce d’acteurs »

« Autant dire qu’il faut des comédiens avec tripes et âme pour défendre, en français, ces couleurs. Brigitte Rosset en tête, le casting retenu par le metteur en scène maîtrise parfaitement le ton, tient de bout en bout le rythme trépidant de la soirée. »

Marie-Pierre Genecand

Pas de contre-emplois

« Il était très important pour moi que les rôles soient proches des interprètes. J’ai donc choisi chacun des comédiens pour leurs points communs avec leur rôle », confie Joan Mompart.

(En répétition) « Mon parti pris était de ne pas les contraindre dans une forme. De travailler toujours sur le concret, et de faire appel à leur fantaisie.
La seule chose sur laquelle j’ai insisté était l’exigence, surtout au niveau du rythme et de la précision. »


 

« Je ne pouvais pas rêver mieux ! »

« Un personnage joue plusieurs rôles : c’est une démarche délibérée qui crée un mouvement et vise à montrer le théâtre dans le théâtre.

On est dans le mensonge de la représentation, dans le faux-semblant.

La fiction elle-même est bouleversée par ce jeu de miroirs complexe, d’une magnifique intelligence stratégique. »

Joan Mompart

  • François Nadin joue le brigadier…
    François Nadin joue le brigadier...
  • … mais aussi le croque-mort,
    … mais aussi le croque-mort,
  • un CRS…
    un CRS…
  • …et le père!
    …et le père!

« Son nom : Brigitte Rosset. Grosse menteuse (on confirme) et comédienne formidable (on le jure). »


 

« Dans notre adaptation, c’est à Antonia qu’il revient de mettre en action les machines scéniques, de faire les tirages, d’actionner les perches, les ventilateurs, les trappes, jusqu’à l’épuisement…

Par le jeu, le corps, la verve et ses mensonges, Antonia fait place nette. Elle conquiert un espace libre, » défend Joan Mompart.


 

« ‘Comme le rappelait en rigolant l’acteur français Michel Serrault, j’ai fait l’école couteau-fourchette.’

Hôtelière ?

Non, le café-théâtre, les salades qu’on raconte (déjà), pendant que les gens mangent la leur. Apprentissage brechtien en somme : d’abord la bouffe, la morale ensuite. »

Comme la cabane de Charlot

« Taraborelli a la gageure naturelle.
Je suis allé le voir à Rome, on a parlé pendant sept heures, et on n’a cessé d’échanger depuis. Je crois que ça se sent sur scène », se réjouit Joan Mompart.

« A l’image du Brazil de Terry Gilliam, qui dépeint une société hors du temps, dans un hypothétique futur ‘vintage’, écrasée sous la dictature du ‘paperwork’ et d’une technologie déshumanisante et déficiente, je souhaite situer l’action hors du temps pour mieux mettre en exergue la proximité du propos. »

Cristian Taraborelli, notes d’intention, 2013


 

« Appartement de pauvres, l’intérieur d’Antonia, le décor des trois quarts de la pièce, est posé sur un plan à bascule.

Comme la cabane de Charlot, au bord de la falaise, dans ‘La ruée vers l’or’, l’appartement que peuvent se payer Antonia et Giovanni ne tient pas à l’horizontale et quand ils se disputent leur propre armoire, c’est toute la fondation de leur immeuble qui chavire… »

Cristian Taraborelli


 

« Tandis que le décor, en écho, fera allègrement chavirer ordre, mobilier et certitudes. Dès lors, c’est un magistral boxon qui déferle, mais réglé au millimètre près »

Katia Berger

Distribution

2013, ON NE PAIE PAS, ON NE PAIE PAS ! 

De Dario Fo
Traduction française : Toni Cecchinato, Nicole Colchat
Production Comédie de Genève, coproduction Llum Teatre
Du 8 au 24 mars 2013

Mise en scène : Joan Mompart
Assistante à la mise en scène : Hinde Kaddour
Scénographie, vidéo : Cristian Taraborrelli
Assistante à la scénographie : Allegra Bernacchioni
Lumière : Yann Gioria
Musique, univers sonore : Olivier Gabus
Costumes : Claude Rueger
Maquillage, coiffure : Katrin Zingg
 

Distribution :
Luigi : Mauro Bellucci             
Giovanni : Juan Antonio Crespillo     
Margherita : Camille Figuereo          
Acteur Joker : François Nadin             
Antonia : Brigitte Rosset