Casimir
et Caroline

1990
Mise en scène :
Jean-Louis Hourdin
Texte :
Ödön von Horváth

« Le metteur en scène a réussi son pari d’inscrire le texte de Horváth dans le corps des comédiens. Seuls, ils arrivent à évoquer le drame et sa toile de fond, la fête de la bière. 
En orfèvre minutieux, Hourdin cisèle leurs corps dans le moindre détail, arrivant à sculpter le texte comme une matière vivante et frémissante sur scène.
C’est du pur théâtre, c’est bouleversant. »

« Sans gadgets, simplement humain : la signature Hourdin »

« Que l’on ne s’attende donc pas à trouver un grand-huit ou un hippodrome sur scène : ce sont les mouvements et l’énergie des corps qui suggèrent les éclats de la foire »

« Ca danse, ça chante, ça joue la comédie à 180 à l’heure pendant 1h37 de spectacle »

Jean-Louis Hourdin


 

En convoquant le cirque et la comédie musicale « mâtinés d’expressionnisme savamment travaillé », Jean-Louis Hourdin excelle dans l’utilisation physique de ses comédiens.

« En véritable poète de la mise en scène, il travaille les corps et le mouvement dans un espace vide dont il se sert comme d’une matière première modulable, disponible. 
La touche Hourdin, c’est une plastique du mouvement où se fondent avec un égal bonheur légèreté et vivacité » décrit fougueusement Jean-Bernard Mottet aux lecteurs du Courrier.


 

« Les acteurs sont devenus des athlètes sensuels qui bossent pour aller vers un spectacle d’1h34 ! »

Jean-Louis Hourdin

Des musiciens en chair, en os et en instruments : une fanfare d’intervention…


 

Horváth « savait parfaitement ce qu’il faisait, on s’en rend bien compte, reconnaît Yves Cerf, saxophoniste de la Fanfare du Loup qui accompagne la pièce. Il joue de toutes les possibilités d’intervention musicale dans un propos théâtral, il utilise tous les cas de figure pour venir ironiser sur l’action, s’en distancer, la souligner, etc. » 

Ni disposée sur une estrade au loin ou à la face, ni confinée dans une fosse, encore moins « une très belle bande-son diffusée par d’excellentes baffles (cela ne remplace jamais la présence charnelle, sensuelle, des musiciens sur un plateau – et quand il n’y a plus de rapport charnel, bon…) », la Fanfare se retrouve ainsi, à la demande de Jean-Louis Hourdin, « nomade, c’est-à-dire qu’elle se mêle au chœur, à la population théâtrale, et qu’en ce sens elle est capable de bouger tous azimuts, en même temps que les comédiens. » 

« Les indications d’Horváth sont d’ailleurs d’une extrême précision puisqu’il va jusqu’à exprimer les nuances ou indiquer les moments où l’orchestre doit s’interrompre – parfois au milieu d’une mesure. » 

Christian Graf – Guitare

… mais moins en fanfare !

« ‘Lorsque Jean-Louis est arrivé et qu’il a posé sur la table toutes les sources de la pièce, sonores et écrites, notre première réaction a été de penser ‘Fanfare du Loup’, c’est-à-dire : on réécrit tout, on réinterprète tout, on ajoute des percussions, on balance un coup de trombone, un coup de saxe… et on avait tout faux ! »

« Donc il a fallu s’adapter, jouer le plus ‘lisse’ possible, le plus près des partitions possible, ce qui n’était pas forcément évident dans la mesure où un bon nombre de musiciens de la fanfare ont la fâcheuse habitude de mettre à tout ce qu’ils font le cœur qui habite leur tête, qui n’est pas toujours celui qui habite la partition ! C’était un travail différent de ce que fait la fanfare habituellement ; on a tous dû insister auprès de Marco Sierro : surtout pas de pathos !’ »

Christian Graf

« On réécrit tout,
on réinterprète tout (…),
on balance un coup de saxe et... on avait tout faux ! »

« Une saison pour une génération »

Chacun à son idée de Luigi Pirandello, mise en scène de Claude Stratz, 1989

Entre soi, on s’arrange d’Alexandre Ostrovski, mise en scène de Hervé Loichemol, 1990

La dame de chez Maxim de Georges Feydeau, mise en scène d’Alain Françon, 1990

Casimir et Caroline d’Ödön von Horváth, mise en scène de Jean-Louis Hourdin, 1990


 

La danse de mort d’August Strindberg, mise en scène de Philippe Sireuil, 1990

La plupart des metteurs en scène qui ouvrent la 1ère saison de Claude Stratz à la Comédie sont nés pendant ou juste après la Deuxième Guerre. Hasard ? 

« C’est cela qui est pour moi essentiel : dégager, au fil de la saison, les différences, les esthétiques contradictoires d’individus issus de la même génération, plutôt que de tenter de reconstituer une famille homogène, lisse et forcément artificielle. Je souhaite que les metteurs en scène puissent dialoguer d'égal à égal à travers les spectacles qui seront montés ou accueillis à la Comédie, sans position de maîtrise ni effet d'intimidation. 
D'où l'avantage d'avoir à peu près le même âge et de partir, ainsi, à égalité de chances. Le débat artistique qui suivra n'en sera, j'espère, que plus fécond. »


 

« Cinq metteurs en scène venus d’horizons différents, que rien ne liait sinon l’âge : c’était la génération des metteurs en scène de 40 ans. C’était eux qui allaient marquer cette 1ère saison. »

Claude Stratz

De g. à dr. : Hervé Loichemol, Jean-Louis Hourdin, Claude Stratz, Alain Françon et Philippe Sireuil

Distribution

1990, CASIMIR ET CAROLINE 

D’Ödön von Horváth
Texte français : Henri Christophe
Coproduction : Comédie de Genève, Théâtre Poitou-Charentes/GRAT, Compagnie de Jean-Louis Hourdin
Producteur associé : E.D.A.C. de Poitiers
Du 20 mars au 7 avril 1990

Chef de troupe : Jean-Louis Hourdin 
Compagnon artistique : Philippe Macasdar
Décor : Manuel Gironès
Costumes : Ursus Grüninger
Chorégraphie : Yolande Marzolff
Maquillages : Werner Strub
Lumières : Gérard Bonnaud
 

Distribution :
Casimir : Georges Grbic
Caroline : Sylviane Simonet
Rauch : Jacques Michel
Speer : Claude Thébert
Le bonimenteur : Nicolas Rossier
(en alternance) : François Ha Van
Le directeur : François Berthet
Schürzinger : Stéphane Delbassé
Franz Merkl : Jacques Pieiller
Erna, l’amie de Franz Merkl : Anne Cunéo
Elli : Anne Martinet
Maria : Isabelle Caubère
L’homme à la tête de bouledogue : François Ha Van
(en alternance) : Nicolas Rossier
Juanita : Anne-Marie Delbart
La grosse dame : Nathalie Jouin
La serveuse : Monika Schneider

Avec la participation de la Fanfare du Théâtre du Loup :
Cornet à pistons : Carlos Baumann
Saxophone soprano, flûte : Christophe Berthet
Cornet à pistons : François Berthet
Saxophone ténor et soprano : Yves Cerf
Percussions : Raul Esmerode
Guitare : Chrisitan Graf
Piano : Anne Martinet
Trombone : Yves Massy
Contrebasse : Nelson Rojas
Cor : Monika Schneider
Saxophone alto : Marco Sierro