Casimir
et Caroline
Jean-Louis Hourdin
Ödön von Horváth
« Le metteur en scène a réussi son pari d’inscrire le texte de Horváth dans le corps des comédiens. Seuls, ils arrivent à évoquer le drame et sa toile de fond, la fête de la bière.
En orfèvre minutieux, Hourdin cisèle leurs corps dans le moindre détail, arrivant à sculpter le texte comme une matière vivante et frémissante sur scène.
C’est du pur théâtre, c’est bouleversant. »
« Sans gadgets, simplement humain : la signature Hourdin »
« Que l’on ne s’attende donc pas à trouver un grand-huit ou un hippodrome sur scène : ce sont les mouvements et l’énergie des corps qui suggèrent les éclats de la foire »
« Ca danse, ça chante, ça joue la comédie à 180 à l’heure pendant 1h37 de spectacle »
Jean-Louis Hourdin
En convoquant le cirque et la comédie musicale « mâtinés d’expressionnisme savamment travaillé », Jean-Louis Hourdin excelle dans l’utilisation physique de ses comédiens.
« En véritable poète de la mise en scène, il travaille les corps et le mouvement dans un espace vide dont il se sert comme d’une matière première modulable, disponible.
La touche Hourdin, c’est une plastique du mouvement où se fondent avec un égal bonheur légèreté et vivacité » décrit fougueusement Jean-Bernard Mottet aux lecteurs du Courrier.
« Les acteurs sont devenus des athlètes sensuels qui bossent pour aller vers un spectacle d’1h34 ! »
Jean-Louis Hourdin
Zoom sur
Hourdin, le chef de troupe
Des musiciens en chair, en os et en instruments : une fanfare d’intervention…
Horváth « savait parfaitement ce qu’il faisait, on s’en rend bien compte, reconnaît Yves Cerf, saxophoniste de la Fanfare du Loup qui accompagne la pièce. Il joue de toutes les possibilités d’intervention musicale dans un propos théâtral, il utilise tous les cas de figure pour venir ironiser sur l’action, s’en distancer, la souligner, etc. »
Ni disposée sur une estrade au loin ou à la face, ni confinée dans une fosse, encore moins « une très belle bande-son diffusée par d’excellentes baffles (cela ne remplace jamais la présence charnelle, sensuelle, des musiciens sur un plateau – et quand il n’y a plus de rapport charnel, bon…) », la Fanfare se retrouve ainsi, à la demande de Jean-Louis Hourdin, « nomade, c’est-à-dire qu’elle se mêle au chœur, à la population théâtrale, et qu’en ce sens elle est capable de bouger tous azimuts, en même temps que les comédiens. »
« Les indications d’Horváth sont d’ailleurs d’une extrême précision puisqu’il va jusqu’à exprimer les nuances ou indiquer les moments où l’orchestre doit s’interrompre – parfois au milieu d’une mesure. »
Christian Graf – Guitare
… mais moins en fanfare !
« ‘Lorsque Jean-Louis est arrivé et qu’il a posé sur la table toutes les sources de la pièce, sonores et écrites, notre première réaction a été de penser ‘Fanfare du Loup’, c’est-à-dire : on réécrit tout, on réinterprète tout, on ajoute des percussions, on balance un coup de trombone, un coup de saxe… et on avait tout faux ! »
« Donc il a fallu s’adapter, jouer le plus ‘lisse’ possible, le plus près des partitions possible, ce qui n’était pas forcément évident dans la mesure où un bon nombre de musiciens de la fanfare ont la fâcheuse habitude de mettre à tout ce qu’ils font le cœur qui habite leur tête, qui n’est pas toujours celui qui habite la partition ! C’était un travail différent de ce que fait la fanfare habituellement ; on a tous dû insister auprès de Marco Sierro : surtout pas de pathos !’ »
Christian Graf
« On réécrit tout,
on réinterprète tout (…),
on balance un coup de saxe et... on avait tout faux ! »
La plupart des metteurs en scène qui ouvrent la 1ère saison de Claude Stratz à la Comédie sont nés pendant ou juste après la Deuxième Guerre. Hasard ?
« C’est cela qui est pour moi essentiel : dégager, au fil de la saison, les différences, les esthétiques contradictoires d’individus issus de la même génération, plutôt que de tenter de reconstituer une famille homogène, lisse et forcément artificielle. Je souhaite que les metteurs en scène puissent dialoguer d'égal à égal à travers les spectacles qui seront montés ou accueillis à la Comédie, sans position de maîtrise ni effet d'intimidation.
D'où l'avantage d'avoir à peu près le même âge et de partir, ainsi, à égalité de chances. Le débat artistique qui suivra n'en sera, j'espère, que plus fécond. »
« Cinq metteurs en scène venus d’horizons différents, que rien ne liait sinon l’âge : c’était la génération des metteurs en scène de 40 ans. C’était eux qui allaient marquer cette 1ère saison. »
Claude Stratz
Distribution
1990, CASIMIR ET CAROLINE
D’Ödön von Horváth Chef de troupe : Jean-Louis Hourdin |
Distribution : Avec la participation de la Fanfare du Théâtre du Loup : |