Kaïros, Sisyphes
et zombies

Création
2009
Mise en scène :
Oscar Gómez Mata
Textes :
Perú C. Sabán
et Oscar Gómez Mata

Propulsé du off genevois sur la scène de la Comédie, Oscar Gómez Mata développe un objet théâtral qui ne représente plus le monde mais crée un univers directement depuis le plateau, en interaction avec le public : Kaïros projette de « faire des trous de conscience dans la réalité, pour savoir si, ensemble, on peut sortir de la léthargie qui nous pousse à consommer à défaut d’un autre projet. »

Hilare, le public adhère pleinement à cette « pataphysique théâtrale ancrée dans l’actualité. »

Frisson géant : la Comédie se dévergonde

« Qui a déjà vu un spectacle de la compagnie L’Alakran sait que tout peut arriver. Que rien n’est prévisible. »

A l’instar du Matin Bleu, affriolée par l’affiche, la critique salive à l’idée de voir cet « iconoclaste et turbulent, comédien sans tabous et engagé, cet Espagnol immigré à Genève qui adore réveiller les morts, surtout les vivants ! » investir la scène de la vénérable institution. Sa réputation de « pourvoyeur de bordel plus ou moins organisé » le précède joyeusement. « Si vous aimez le théâtre pour vous assoupir dans le velours, vous n’allez pas vous entendre avec Oscar » prévient encore Pascale Zimmermann de La Tribune

L’annonce de sa création semble presque aussi jouissive que le spectacle lui-même.


 

Oscar ou Omar?

« La Comédie ne les a pas changés. C’est eux qui l’ont métamorphosée. 

15 ans auparavant, l’Othello d’Omar Porras et de son Teatro Malandro, alors phénomène du off genevois, avait déclenché les mêmes frissons. La presse se régalait de l’arrivée du « théâtre voyou » : « à peine entré il faut sortir. C’est tout Malandro ça, jubilait Benjamin Chaix de La Tribune. Othello se donne à la Comédie ou dans le squat d’a côté ? (…)

On sort. Le squat c’était à gauche. Aujourd’hui, c’est à droite (tiens, tiens !) qu’il faut aller. Retour dans la Comédie, mais cette fois-ci par l’entrée de service. Les couloirs sont éclairés de manière à évoquer une Venise théâtrale et fantasmagorique. La musique chérie des malandrins envahit tout.
La prise de possession des lieux par le Teatro Malandro n’est pas un vain mot. Ces artistes sont des envahisseurs, des brigands et surtout de fieffés farceurs. Leur appartenance au peuple des coquins se révèle au goût qu’ils ont pour le sifflement de connivence. Aussi à leur faculté d’apparaître, de disparaître, de se draper, de se masquer. »

« Impossible de dormir tranquille lorsque ce grand gosse facétieux et ses comparses de la Cie L’Alakran sont dans les parages »

Pascale Zimmermann

« Une pièce d’Oscar Gómez Mata ne se résume pas. Elle se vit ou plutôt elle se ‘vibre’ tant la dynamique sensorielle y a sa part. »

Lionel Chiuch


 


 

Un feu de joie d’instantanés comiques surprenants

« Je cherche toujours à donner un aspect pratique et ludique aux notions philosophiques, explique Oscar Gómez Mata.

Trouer la réalité est un acte très concret : tout le monde peut prendre une perceuse et trouer un mur.

Le trou nous permet de voir à travers, plus loin. C’est une façon de transformer la réalité. »

Et c’est ainsi que la compagnie enchaîne textes de bric et de broc et situations clownesques dans une esthétique dévergondée.

« Devenons des zombies conscients, des zombies assumés !
Et qu’est-ce qu’ils font les zombies assumés ?
Il font des trous !
Le zombie remplit la réalité de trous qui servent à voir de l’autre côté, l’autre réalité, la réalité qui est hors du temps.
Il est nécessaire de percevoir cette réalité dans nos vies de zombies.
Comment la percevoir ?
En nous mettant en kaïros, mes amis ! »


 

Si le questionnement hurluberlu comble la plupart des attentes, l’agitation ludico-subversive tourne parfois à vide.

« Ce qu’il y a de séduisant avec Mata, c’est qu’en philosophant sur la vie, la non-vie, la répétition des gestes de la vie, il offre des scènes hilarantes, amenant le public à interagir, tant physiquement qu’intellectuellement. Du grand art », juge Le Matin Bleu.

Mais, regrette Marie-Pierre Genecand dans Le Temps, « le déniaisement sytématique a ses limites. Parfois, à force de déchirer le voile de la fiction et de le remplacer par l’ultra-dérision, Oscar Gómez Mata se retrouve avec des lambeaux de rien entre les mains. Surtout que le refrain sur le trop plein n’est pas inédit, lui. »

Distribution

2009, KAÏROS, SISYPHES ET ZOMBIES

De Perú C. Sabán et Oscar Gómez Mata
Coproduction Compagnie L’Alakran – Comédie de Genève – Centre dramatique, Espace Malraux, scène nationale de Chambéry et de la Savoie 
Du 15 au 25 janvier 2009

Conception et mise en scène : Oscar Gómez Mata avec la collaboration de Esperanza López
Assistante à la mise en scène : Delphine Rosay
Dispositif scénique, vidéos et photographies : Chine Curchod, Régis Golay, Oscar Gómez Mata 
Création lumières : Michel Faure
Création son : Serge Amacker
Construction machines : Stéphane Golay
Construction maison d’oiseau : Philippe Joner  
Coordination scénographique : Claire Peverelli
Costumes : Isa Boucharlat
Maquillages et coiffures : Arnaud Buchs
 

Distribution :
Oscar Gómez Mata
Michèle Gurtner
Esperanza López
Olga Onrubia
Valerio Scamuffa
Ainsi que Mathieu Berclaz et Maria Danalet