L'Exaltation
Ernest Fournier
Edouard Schneider
Idées, art, beauté ?
« Mais ça ne fera pas un sou ! »
« Grand et indiscutable succès pour l’auteur et pour les artistes.
M. Edouard Schneider a été rappelé plusieurs fois avec un enthousiasme qui est rare, sinon unique, chez nous. »
Le Genevois
Unanime pour célébrer le triomphe de l’Exaltation, la presse jubile à en révéler les causes :
« il est rare, entame Le Courrier, de voir le théâtre contemporain sortir de la fange matérialiste ou de la niaiserie mondaine », de cet avilissement qu’Eugène Fabre attribue dans La Suisse « non pas tant au public qu’aux marchands qui se sont emparés du théâtre. »
« Subissant les premières atteintes du matérialisme béat qui va, soupire le parisien Chantecler, obnubilant les intelligences », ce public – « le même qu’on ne disait réclamer que de troubles amusettes – s’exalte », goûte « les mérites d’une œuvre belle, saine, qui a purifié l’atmosphère où règnent d’ordinaire, selon le goût du jour, ces petites pièces drôlettes, oui, mais vides de sens commun sinon de mots idem, qui, s’enflamme Sidonie Cordon du Mondain, comme des petits miasmes malsains, nous aveulissent, nous avachissent moralement. »
« Il se trouve encore, parmi le lamentable troupeau des entrepreneurs de spectacles, quelques directeurs dignes de ce nom »
« Il n’y a pas de pièce. Il y a un rôle »
Germaine Dermoz
« Elle a été, avec un sens étonnant de la vie profonde, une ardeur contenue, un visage expressif et tout illuminé de l’incendie intérieur, une mère d’une émouvante humanité. »
Eugène Fabre
Germaine Laugier
« Mme Laugier – si belle qu’on se cabre à la voir supérieure de couvent ! – a été une mère Marthe parfaite de ton et de maintien. »
LaTribune de Genève
Tranchant, le jugement d’Albert Thibaudet dans L’Europe nouvelle pointe néanmoins la difficulté de cette « pièce d’idées » où le dialogue, acquiesce Le Journal de Genève, « est écrit pour être lu plutôt que pour être écouté au théâtre, où l’on n’a pas le temps d’en méditer les beautés abstraites. »
« Nulle mieux que Mme Dermoz n’était qualifiée pour ce rôle que La Duse eût joué comme son adieu à l’art si la mort n’était venue ! » résume La Tribune. Créer le rôle écrasant de Françoise, originellement écrit pour l’immense actrice italienne, représentait un défi de taille. « La présence d’un tel souvenir aurait pu paralyser l’interprète » relève Eugène Fabre. Or, souligne Le Genevois, elle « y a déployé des trésors de sensibilité, d’émotion, de poignante vérité et des qualités de véritable et très grande artiste » tandis que Sidonie Cordon loue « une voix à la fois grave et sonore, un jeu tour à tour sobre et emporté ».
Zoom sur
La Duse
Distribution
1928, L’EXALTATION
D’Edouard Schneider Mise en scène : Ernest Fournier |
Distribution : Françoise : Germaine Dermoz Claire : Camille Spanelly Mère Marthe : Germaine Laugier Catherine : Mme Clélia-Méry Cécile : Ida Goubrine Une tourière : Denyse Navazza Le docteur : Paul Leriche |