Caligula
Albert Camus
Georges Firmy
Deux mois après la création française de Meurtre dans la cathédrale, Giorgio Strehler, alias Georges Firmy, signe la création mondiale de la tragédie en quatre actes de Camus. Printemps sublime à la Comédie, révélateur d’une vocation pour le jeune exilé politique qui, la guerre terminée, rejoint Paolo Grassi à Milan. Ensemble, ils s’attelleront à la reconstruction du théâtre italien, notamment à travers l’aventure magnifique du Piccolo Teatro.
C’est en 1944 que Giorgio Strehler, alias Georges Firmy, réfugié de guerre à Genève, fonde la Compagnie des Masques avec Claude Maritz.
« La Compagnie des Masques est brusquement apparue avec un éclat d’autant plus vif et surprenant que personne, dans cette bonne ville si heureusement curieuse des choses du théâtre, ne savait d’où venaient ces jeunes gens, qui ils étaient et quels desseins ils nourrissaient.
Et voilà que, d’un coup, ces Masques dédaignent les salles modestes dont se satisfont les troupes similaires et s’installent à la Comédie. »
Rodo Mahert
« Les voilà qui partent en point, à l’avant-garde »
« La Compagnie des Masques a trouvé dans son animateur M. Claude Maritz un interprète qui, dans un alliage rare, joint aux qualités viriles des séductions féminines et figurait fort bien, sous les espèces de l’empereur romain, cet androgyne spirituel qu’est le héros de l’absurde. »
Journal de Genève
« Quant à M. Georges Firmy, metteur en scène, grâce à son art inventif et minutieux des liaisons et des compositions, il a suscité le mouvement capable de soutenir un texte serré, mais très intellectuel.
Il y a pleinement réussi et le spectacle lui doit une grande part de son prestige. »
Journal de Genève
A la quasi unanimité, la presse s’accorde sur le fait que François Germond a trouvé en Caligula son meilleur rôle.
« Dans une composition si bouleversante de densité qu’elle en devenait douloureuse par instants, Michel Bonel souligne dans Le Courrier qu’il nous a rendu l’empereur humain et pitoyable », tandis que Christiane Perros le voit à La Tribune « habité d’un frémissement d’ange déchu. »
« Il s’est révélé à l’art et à lui-même, confie Jean-Roger Didier au Progrès de Lyon. Son personnage aux mille faces et aux mille détours conserve, au fil de sa grandiose quête, une immuable et implacable lucidité. »
En revanche, J.-L. Chappaz désapprouve dans La Voix Ouvrière son choix de présenter, dès le départ, « son personnage comme un fou. A peine entré, se roule-t-il déjà sur le sol : c’est pourtant tout le contraire des indications fournies par Camus », concluant : « J’ai cependant entendu un spectateur enthousiaste dire que, mieux dirigé, Germond eût atteint le génial. »
« Serge Diakonoff contribue à faire croire aux spectateurs qu’il va vivre des instants exceptionnels »
« La sombre beauté du décor, une sorte de Colisée stylisé, imaginé par Serge Diakonoff, excluant tout pittoresque à la De Mille. Sur le devant, les toges claires des sénateurs, que les pinceaux lumineux découpaient soigneusement sur un fond noir, se mouvaient comme sur un échiquier avec une certaine staticité ; elle voulaient signifier au drame une valeur intemporelle et universelle. »
Michel Bonel
Distribution
1945, CALIGULA
D’Albert Camus Mise en scène : Georges Firmy |
Distribution : Caligula : Claude Maritz Caesonia : Béatrice Galland Hélicon : Gilbert Lipp Scipion : André Faure Cherea : Charles Gampert Premier patricien : François Verdysse Deuxième patricien : Alexandre Benoit Troisième patricien : René Yves Le vieux patricien : Claude Chappuis Mereia : Georges Milhaud Mucius : Bernard Wagnière L’intendant : Fredy André Premier garde : J.-J. Croptier Deuxième garde : A. van der Weid Troisième garde : Henry Mottironi Quatrième garde : Stéphane Guérin Cinquième garde : Edmond Seyne Sixième garde : Jean-M. Lamunière Femme de Mucius : Adrienne Perroy Femme de Cassius : Eveline Eggmann Femme d’Octavius : Monique Dhioly |
CALIGULA, REPRISE DE 1977
Production Comédie Mise en scène : Gérard Carrat |
Distribution : Caligula : François Germond Caesonia : Catherine Eger Cherea : Jean-Charles Simon Helicon : Jean-Charles Fontana Scipion : Pascal Nordmann Senectus : André Faure Metellus : Maurice Aufair Lepidus : Jean-Marie Verselle Octavius : Georges Milhaud L’Intendant : Bénédict Gampert Mucius : André Neury Mereïa : André Talmès Femme de Mucius : Antoinette Martin Le Poète : Nicolas Rinuy Le premier garde : Roland Vuillien Le deuxième garde : Erik Verkoogen Le troisième garde : Emmanuel Excoffier Le quatrième garde : José Albiol |