Camille Fournier

Du don naturel au travail sans relâche

En février 1968, Camille Fournier participe au Théâtre romand, documentaire de Louis Gaulis adressé à une jeune néophyte qui souhaite devenir comédienne.

Fille d’Ernest Fournier et de Lily Brélaz, Camille arpente dès ses 8 ans les planches de la Comédie avant de s’installer à Paris. Elle joue pour Lugné-Poë au Théâtre de l’Oeuvre, Charles Dullin à L’Atelier, Henry Bernstein au Gymnase « et la presse évoque alors avec enthousiasme, précise Joël Aguet, son corps magnifique de grand modèle. »

Carte postale, avant 1920

Création du rôle de Fabienne Leduc, Vénus tout entière de Théo Wyler, 1931

Thérèse, La foire aux colombes de Georges Oltramare, 1932

L’infirmière, Biographie de Max Frisch, 1968

Voltaire-Rousseau : un malentendu passionné, Gala Béatrix Dussane, 1968

Maude, Harold et Maude de Colin Higgins, 1978

Revenant de temps à autre en Suisse romande, elle y pose ses valises pendant la Seconde Guerre mondiale. 
Elle tourne ensuite en France pour Guitry, en Suisse pour Claude Goretta, joue dans plusieurs fictions à la télévision romande, enregistre de nombreuses dramatiques à Radio-Lausanne et la RSR où « sa voix au timbre grave, un peu rauque, est souvent mise à contribution pour la synchronisation de films venus des Etats-Unis. »

Fidèle du Théâtre de Carouge de Philippe Mentha et de la Comédie, elle y clôt sa carrière en 1978 en interprétant la Maude de Colin Higgins dans une mise en scène de Jean Bruno.

« Tout d’un coup, on se dit : ‘Oh, c’est bizarre, comme je me tiens… mais oui, c’est comme ça que cette femme se tient, ça n’est plus du tout soi. On est sorti de soi, parfois sans même s’en rendre compte. »